Icône
de la Trinité | La
plus célèbre icône
religieuse est sans
doute La
Trinité du moine
peintre d'icône
russe du XVe siècle
Andreï Roublev. Cette icône, qui est un des symboles de l'Orthodoxie, est le sommet de l'art russe dans la peinture d'icônes dont Andreï Roublev est le maître de l'école de Moscou. Bien qu' immortalisé par un film retraçant librement sa vie, c'est son œuvre d'une grande douceur qui en fait l'iconographe russe le plus connu au monde. |
Andreï Rublev, peintre russe de la fin du XIVe siècle et du début du XVe, créateur de fresques, de miniatures et d'icônes, est considéré comme le plus grand maître de l'école de Moscou en peinture d'icônes. Ses fresques et ses icônes se sont distinguées par une humanité profonde, un caractère spirituel élevé et une harmonie des formes et des couleurs.
Andreï Rublev,
bien que connu de son vivant, n'a été rendu
célèbre qu'à partir de la fin du XVe
et
début du XVIe siècle où ses
œuvres sont
copiées et commencent à servir de
modèle. Ce n'est
qu'après le nettoyage de l'icône de la
Trinité, en
1914, que l'art du peintre est apparu. A partir de 1918, lors du
nettoyage des fresques de la Cathédrale de l'Assomption de
Vladimir, on découvre les icônes du registre des
Fêtres.
La
Galerie Tretyakov
de Moscou rassemble la plus complète et la
plus précieuse collection d'icônes d'Andreï Roublev.
Il
a été canonisé
par l'Eglise Orthodoxe Russe en
juin 1988
et sa fête est célébrée le 4
juillet.
On ne sait que très peu de chose concernant Andreï Roublev que l'on disait humble, plein de joie et de clarté. Les renseignements biographiques qui nous sont parvenus sont rares, contradictoires et souvent anachroniques.
Andreï Roublev serait né entre 1360 et 1370, date qui a été établie approximativement d'après des données indirectes, et probablement dans la Principauté de Moscou mais le lieu reste inconnu. Il pourrait être le fils d'un artisan (son père se prénommait peut-être Ivan) comme son patronyme l'indique (outil et cuir). Quant à son prénom, qui n'est pas établi avec certitude, il devait commencer par la lettre A, peut-être Alexandre ou Alexeï. Car Andreï était son nom monacal.
En
Europe à la même époque :
En 1364, la peste
à Moscou et à Novgorod et en 1371, une terrible
famine
En 1366, la lutte sanglante
entre Moscou et Tver pour la domination et un incendie qui
détruit Moscou en deux heures
En 1367, la construction
des murs en pierre du Kremlin De Moscou
En 1367, le Pape Urbain V
quitte Avignon pour restaurer le Saint-Siège à
Rome
Le 3
décembre1368, en France, naissance de Charles VI, le
Bien-Aimé
En 1369, mort Andrea di
Cione di Arcangelo dit Orcagna, peintre et sculpteur et
architecte florentin
En 1370, naissance du
peintre toscan Cennino Cennini
Il vécut dans une époque difficile pour la Russie en cette fin de XIVe siècle et début de XVe siècle. Le pays se trouvait sous l'emprise de la Horde d'Or mongole qui opprimait et ruinait le peuple. La principauté de Moscou commençait sa lutte émancipatrice et avait besoin de toutes les forces du peuple pour lutter contre les Tatars.
Les
centres culturels et spirituels russes de l'époque
étaient les monastères. Les moines, contrairement
aux
ermites de l'Occident, avaient une vie plus active et plus
tournée vers le monde. Ce mouvement avait notamment
pris
source au monastère de la Laure de la
Trinité-Saint-Serge à Sergiev Possad
grâce à son fondateur Serge de
Radonège
qui avait donné comme règle, entre autres, que
tous les
moines devaient vivre de leur travail et non plus de
l'aumône. Il
n'hésitait pas à envoyer les moines
étudier hors du
monastère dans d'autres régions de la Russie. Le monument de Serge de Radonège à Laure de la Trinité-Saint-Serge |
Il est possible qu'Andreï Rublev
ait connu Serge de Radonège de son vivant et que ce soit
dans ce
monastère qu'il s'initia, dès l'adolescence,
à l'iconographie
puis qu'il y débuta sa vie monacale.
Ou bien
a-t-il était
novice après le décès de Serge en 1392
lorsque le
monastère fut dirigé par le moine Nikon ?
On
ne sait rien des professeurs qui lui ont enseigné le
métier de peintre
d'icônes.
Deux
annales irréfutables mentionnent le nom d'Andreï Roublev.
Pas en en hommage à un peintre
d'icone
mais pour noter un événement ; l'une
datant de 1405
lorsque fut décorée la Cathédrale de
l'Annonciation de Moscou et l'autre de 1408 lors
des travaux dans la Cathédrale de l'Assomption à
Vladimir.
Ce sont les deux seuls textes qui citent Andreï Roublev de son vivant.
Par la suite, il vécut dans le monastère Saint Andronikov de Moscou dans lequel il termina ses jours. Même la date de son décès paraît incertaine ; il y a plusieurs sources :
D'après
une copie du XVIIIe siècle de la pierre tombale, qui n'a pas
été conservée à la suite
des travaux au monastère en 1930, la date de son
décès serait établie le 29 janvier
1430.
Les
dernières études des annales
funèbres
réalisées par Pierre Dmitrievichem Baranovskim en
1947
peuvent définir la date du décès d'Andreï Roublev
au 17
octobre 1428.
En Europe à la même époque :
De 1377 à 1453, la Guerre de Cent ans entre la France et l'Angleterre
On
sait que Andreï Roublev fut moine au monastère
Saint Andronikov
de Moscou fondé par le métropolite Alexis au
XIVe siècle. Le nom du monastère vient du moine Andronikov, un élève de Saint Serge, qui en fut le premier dirigeant. La cathédrale Saint Sauveur, au sein du monastère, construite en pierre blanche entre 1410 et 1427, est le plus vieil édifice de Moscou en dehors du Kremlin. La cathédrale du Sauveur du monastère Saint Andronikov de Moscou |
En
1427-1430, la cathédrale Saint-Sauveur du
monastère
Saint Andronikov a été
décorée par Andreï
Roublev et par son ami Danil
Tcherny mais la plupart des fresques ont
été détruites par
le temps et par le terrible incendie qui a ravagé
l'édifice en 1812.
Ce fut sont dernier travail
connu.
C'est en 1405 qu'un texte dans les annales fait mention pour la première fois d'Andrei Roublev. Avec Theophane le Grec et Prokhor il participe à la création de l'iconostase de Cathédrale de l'Annonciation du Kremlin de Moscou. Il est cité en dernier sur la liste des iconographes et il est appelé "moine". Il semblerait qu'il devait être le cadet.
Il aurait peint deux icônes du registre de la Déésis et sept icônes du registre de Fêtes bien qu'une étude récente démontre que toute la décoration de la cathédrale fut entièrement détruite par un terrible incendie le 21 juin 1547.
L'Annonciation |
Le Noël Christique |
La Présentation au Temple |
Le Baptème du Christ |
La Transfiguration |
La Resurrection de Lazare |
L'Entrée à Jérusalem |
L'icône
de l'Annonciation :
81cm x 61 cm, 1410
L'icône
du Noêl
Christique : 81cm x 62 cm, 1410
L'icône
de la Présentation
au Temple : 81cm x 61,5 cm, 1410
L'icône
du Baptème du
Christ : 81cm x 62 cm, 1410
L'icône
de la Transfiguration
: 80,5 cm x 61 cm, 1410
L'icône
de la Resurrection de
Lazare : 80,5 cm x 61 cm, 1410
L'icône
de l'Entree à
Jérusalem : 81cm x 63 cm, 1410
En 1408, avec Daniel Chorny, Andrei Roublev décore de peintures murales La Cathédrale de l'Assomption à Vladimir avec notamment la célèbre fresque du Jugement Dernier. Tous deux dirigent les travaux de l'iconostase.
A l'époque d'Andrei Roublev, l'iconostase de l'église ne possédait que trois registres (ou rangées) d'icônes. Le premier, en bas, était réservé au icônes locales, aux personnages vénérés dans la ville ou la région. Le second registre de l'iconostase etait le plus important. C'est le Déesis, avec l'image la plus solennelle du Sauveur reflétant la grandeur du Dieu et sa domination sur le monde. Il est entouré par la Vierge Marie à sa droite et par Saint Jean Baptiste à sa gauche. Le dernier registre, en haut, était celui des Fêtes où sont racontées en image toutes les grandes fêtes célébrées par l'Eglise.
Plus tard, l'iconostase de la
Cathédrale de l'Assomption à Vladimir
sera rehaussée par deux autres registres. Celui des
Prophètes de
l'Ancien Testament, puis par celui des Patriarches ave les
icônes des
Pères de l'Eglise.
Ces icônes du Registre du Deesis sont toutes peintes sur des planches de tilleul à la tempera sur levkas.
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Cliquez sur les images pour les agrandir. |
1 - Saint
Grégoire le Theologien, 3,14 m x
1,06 m, restaurée en 1947
2 - Saint Jean le Theologien,
3,14 m x 1,06 m, restaurée en 1947
3 - L'Archange Saint Michel,
3,14 m x 1,28 m, restaurée en 1923
4 - La Sainte Vierge Marie,
3,13 m x 1,06 m, restaurée en 1932
5 - Le Christ en Gloire,
3,14 m x 1,06 m, restaurée en 1947
6 - Saint Jean le
Précurseur, 3,13 m x
1,05 m, restaurée de 1933 à 1935
7 - L'Archange Gabriel,
3,17 m x 1,28 m, restaurée de
1924 à 1937
8 - Saint André Protoklite
3,13 m х 1,05 m
9 - Saint Jean Chrysostome, 3,13 m x
1,05 m, restaurée en 1957
Ces neuf icônes sont conservées à la Galerie Tretyakov de Moscou
Ces trois icônes du
Registre des Fêtes sont toutes peintes sur des
planches de tilleul à la tempera
sur levkas.
Annonciation |
Descente aux Enfers |
Ascention |
L'icône
de l'Annonciation,
1,25 m x 0,94 m, restaurée en 1947
L'icône
de la Descente
aux Enfers, 1,24 m x
0,94 m, restaurée en 1947
L'icône
de l'Ascension,
1,25 m x 0,92 m, restaurée en 1923
En 1425-1427, Saint Nikon, le supérieur du monastère de la Trinité Saint-Serge à Serguiev Possad (anciennement Zagorsk), a demandé, peu avant sa mort le 17 novembre 1427, à Andreï Roublev et Danil Tcherny, sous la direction de Theophane le Grec, de décorer la cathédrale de la Trinité du monastère de Trinité Saint-Serge. L'icône de la Trinité faisait partie de l'iconostase, qui n'a pas été sauvegardée, avant d'être exposée à la Galerie Tretyakov.
Cette iconostase peinte par Theophane le Grec, Andreï Roublev et Danil Tcherny n'a pas été conservée.
D'autres icônes, peintures et miniatures ont été attribué à Andreï Roublev à cause de certaines similitudes stylistiques mais sans certitude absolue. Il s'agit, entre autres :
Icône de Notre Dame de
Vladimir de la cathédrale de la Dormition
à Vladimir date d'environ 1409 Exposée au Musée de Vladimir |
Petite icône du
Christ en Gloire 18 cm x 16 cm elle date de 1410 environ Exposée à la Galerie Tretyakov |
Fragments de fresque sur les
colonnes de la Cathédrale de la Dormition datant d'environ
1400.
L'Evangéliste Saint-Luc, l'Evangéliste Saint-Marc, l'Evangéliste Saint-Mathieu, miniatures des évangéliaires de Khitrovo du début du XVe siècle peintes par Andreï Rublev, qui sont conservées à la Bibliothèque d'Etat de Moscou.
L'Evangéliste Saint-Luc |
L'Evangéliste Saint-Marc |
L'Evangéliste Saint-Mathieu |
En 1918 lors d'une expédition des Ateliers de Restaurations Centraux d'Etat, on a retrouvé dans la remise d'un monastère près de Zvenigorod de l'Archange Saint-Michel, une icône du Christ et une icône de Saint-Paul ; toutes les trois ont été attribuées à Andrei Rublev et auraient été peintes entre 1410 et 1415. Elles faisaient partie du registre du Déesis d'une iconostase mais en aucun cas celle de la cathédrale de Zvenigorod. La taille des restes du registre est beaucoup trop grande pour qu'il ait décoré cette cathédrale et ces icônes proviennent donc d'une église plus importante.
Ces icônes,
très endommagées, avaient servi comme couvercle
pour des
tonneaux de choucroute et l'une d'entre elles, de marche d'escalier.
Archange Saint Michel |
Christ Pantocrator |
Apôtre Saint-Paul |
L'icône
de l'Archange
Saint-Michel : planche de tilleul, 1,58 m х
1,08 m, restaurée en 1919
L'icône
du Christ Pantocrator
: planche de tilleul (la planche de droite, en pin, a
été
ajouté lors de la dernière
restauration), 1,58 m х
1,06 m, restaurée en 1919
L'icône
de l'Apôtre Saint-Paul : planche de
tilleul, 1,60 m х 1,09 m,
restaurée en 1919
Ces
trois icônes,
qui ont souffert des sévices du temps, sont
conservées à la Galerie Tretyakov de Moscou.
On attribue
également à Andrei
Rublev quelques icônes de la
Déésis et une icône des Fêtes
du monastère de la Trinité
Saint Serge.
Baptème du Christ |
Saint Paul |
Roublev aurait peint les fresques du monastère de Savvino-Strorozhevsky près de la ville de Zvenigorod. Il ne reste que quelques fragments près de l'autel de la Cathédrale de Noël représentant les ermites Antoine le Grand et Paul.