Constantinople
(actuelle Istanbul
en Turquie) est située sur un promontoire
à l'entrée du Bosphore,
que les Grecs anciens appelaient
Hellespont.
Cet étroit chenal ouvre sur la Mer Noire
(le
Pont-Euxin en grec ancien) à l'est, et sur la mer de Marmara,
à l'ouest. Cette mer fermée débouche
elle-même sur la mer Égée
et la
Méditerranée
par le détroit des Dardanelles.
Constantinople fut la capitale de l’Empire Romain d’Orient, ou Empire Byzantin pendant plus de onze siècles de 330 à 1453. De 1204 à 1261, elle fut la capitale de l’Empire latin de Constantinople.
Occupée par les Turcs, elle est depuis 1453 la capitale de l'Empire Ottoman. Elle reçut son nom actuel d'Istanbul. Ses seuls rivaux furent Athènes, Rome et Jérusalem. La loi romaine, la littérature grecque et la théologie de l'église chrétienne sont intimement associées à l'histoire de la ville.
Constantin
Ier Le Grand, Caius Flavius Valerius Aurelius
Constantinus, nouvellement
converti au christiannisme et devenu empereur de l'Empire Romain
après sa victoire sur Licinius
à Chrysopolis (l'actuelle
Üsküdar)
en 324, fera de la cité grecque de Byzance sa
capitale le 11 mai 330. C'est la Nouvelle Rome, nom qu'il attribua à sa ville et qui ne sera appelé Constantinople qu'après sa mort. |
La ville sa dota
d'une
nouvelle
enceinte (dont il ne reste aucune trace), qui quadrupla sa superficie.
Elle est dotée d'un palais,
d'un forum.
L'hippodrome
qui avait été construit en 203 par
l’empereur
romain Septime
Sévère fut agrandi dans
des proportions
considérables ( 400 m de longueur et 120 m de large) par
Constantin 324. Il était le point central de la
cité et
accueillait des chars à 2 ou 4 chevaux ainsi que d'autres
spectacles comme des musiciens ou des jongleurs. Il faisait
également office de lieu de réunions politiques.
Constantin
Ier
|
Constantin IerLa légende voudrait que Constantin ait commandé la Basilique Sainte Sophie consacrée à la Sagesse Divine (en grec Ἁγία Σοφία : Haghia Sophia ou Hagia Sophia) en 325. Elle se serait située sur les vestiges d'un temple grec d'Apollon qui surplombait la mer Marmara.Mais il n'avait pas prévu de grande cathédrale pour sa capitale. L'édifice qu'il fit ériger pour devenir son mausolée abrita les reliques, à leur arrivée vers 356 ou 357, des Saints André, Timothée et Luc. Il fut consacré aux Apôtres et devint l'Eglise des Saints Apôtres. |
Constantin I décéda à midi, un dimanche de la Pentecôte, le 22 mai 337 à Nicomédie.
Constance II le Jeune (Flavius Julius Constantius), le deuxième fils de Constantin I et de Fausta, commence à bâtir peu avant 350 une grande basilique devant le palais impérial. On sait que ses dimensions au sol sont à peu près égales à celles de la cathédrale actuelle, un peu plus longue et un peu moins large.
Elle possédait cinq nefs et des galleries, un narthex et un atrium. Elle était consacrée au Christ et Constance l'appela simplement La Grande Eglise.
Elle est agrandie quelques années après son inauguration en 360.
Elle
possédait cinq nefs
et
des galleries,
un narthex
et un atrium.
Elle était
consacrée au Christ et Constance l'appela simplement La
Grande
Eglise.
Elle est agrandie quelques
années après son inauguration en 360.
L'édifice
de pierre à la toiture de bois fut
brûlé en 404 lors d'une émeute.
La Basilique sera reconstruite en 415 par l'empereur Theodose II pour être incendiée à nouveau en 532 pendant le soulèvement sanglant qui a éclaté lors d'une course de char à l'hippodrome.
L'insurrection
qui
était dirigée contre l'empereur Justinien,
embrasa
Constantinople pendant six jours, tuant dix milles personnes et
détruisit de nombreux bâtiments.
Justinien
Ier
|
C'est à la demande
de son épouse Theodora
que
Justinien Ier
ordonna de la rebâtir l'église sur les
vestiges de l'ancien ouvrage. Le chantier débuta en 532,
mobilisant 10 000 ouvriers et 100 maîtres d'œuvre
pour se
terminer 5 ans 10 mois et 10 jours plus tard le 26 décembre
537.
Il voulait construire le plus beau bâtiment jamais vu en
surpassant le Temple
de Salomon
à Jérusalem. Il mit le trésor de l'état à disposition de l'architecte Anthémios de Tralles (ancien directeur de l'Académie platonicienne d'Athènes) et du mathématicien Isidore de Milet, tous deux originaire de l'ouest de l'Asie Mineure. |
Les murs seront recouverts de marbres polychromes provenant des provinces de l'Empire : marbre blanc de Marmara, marbre vert de l'île d'Eubée, marbre rose des carrières de Synada, marbre jaune d'Afrique, porphyre d'Egypte.
Les bâtisseurs utilisèrent sans scrupules les matériaux et ornements provenant des anciens monuments de l'Empire. Plus de 100 colonnes proviennent de l'Artémision à Ephèse (temple d'Artémis, la quatrième des sept merveilles du monde), et ils se servirent ainsi dans les temples d'Héliopolis, en Phénicie, d'Athènes, de Délos et le sanctuaire d'Osiris en Égypte.
La lengende rappelle qu'il se serait écrit lors de l'inauguration grandiose de sa cathédrale : " Je t'ai surpassé, ô Salomon ! ". Le souverain fera construire à proximité une statue de Salomon admirant Sainte-Sophie.
Ils essayèrent pour la première fois dans l'histoire de l'architecture de construire un dôme central colossal de 38 mètres de diamètre au-dessus d'un plan rectangulaire. Le problème le plus important était l'énorme taille du dôme et de la pression qu'il a exercée sur les murs latéraux. Ils ne maîtrisaient pas correctement la technique pour cette construction jamais égalée dans le monde. Au fil du temps, la contrainte pour les murs latéraux qui s'inclinaient de plus en plus vers l'extérieur fut telle que l'édifice s'effondra en 558 à la suite d'un tremblement de terre.
Isidore
le Jeune (neuveu d'Isidore de Milet) reconstruit un
deuxième
dôme, plus haut que l'original mais d'un diamètre
inféréreur de 7 mètres.
Malgrè cela, il
s'effondra en partie encore deux fois au Xe et au XIVe
siècle. C'est en 989, après un tremblement de
terre que l'architecte arménien Trdat reconstruisit
le dôme de Hagia Sophia. Il bâtit
également, entre 989 et 1001, la cathédrale d'Ani en
Arménie.
Bien plus tard, en 1054, la basilique
nouvelle deviendra l'un des
coeurs de l'orthodoxie à Constantinople.
La Cathédrale était, lors de sa construction, le plus grand édifice chrétien du monde. Elle devient une cathédrale catholique romaine pendant l'occupation des croisés et jusqu'à leur départ de 1206 à 1261.
La mosquée de Mehmed IIPuis le sultan ottoman Mehmed II qui s'emparera de Constantinople en 1453 en fit une mosquée.Il fit recouvrir le Christ Pantokrator qui ornait la coupole par des calligraphies. Les mosaïques qui restèrent apparentes seront enduites de plâtre à partir de 1750 pour ne pas heurter la branche conservatrice de l'Iislam qui voit la représentation iconographique comme un blasphème. Les Ottomans ont ajouté quatre minarets en plus des noms d'Allah et de Mahomet sur deux panneaux de bois à l'intérieur de l'édifice. Elle restera la mosquée principale de Constantinople pendant cinq siècles. |
Mehmed
II
|
Plan
de la Basilique Sainte Sophie
|
Mimar
Sinan
|
Des investissements
considérables furent de tout temps consacrés pour
l'entretient de ce monument. Parmi les restaurations principales on note les contreforts construits par l'architecte Mimar Sinan au 16ème siècle, la restauration par les frères de Fossafi au milieu du XIXe siècle, et les réparations comprenant la fortification du dôme avec des bandes de fer après 1930. En raison des restaurations successives, le dôme de 55,60 mètres de hauteur n'est pas parfaitement rond. Son diamètre est de 31,87 m du nord au sud et de 30,87 m d'est en ouest. L'espace central rectangulaire, mesurant 74,67 mètres sur 69,80 mètres, est divisé des nefs de côté en noir par des colonnes. Il y a en tout 107 colonnes au rez-de-chaussée et sur les galeries. |
La basilique Sainte Sophie a
été converti en musée sur les ordres
d'Ataturk.
Entre 1930 et 1935 la chaux qui recouvrait les murs a
été nettoyé pour
redécouvrir les
mosaïques, qui sont parmi les plus importantes de l'art
byzantin.
La
coupole centrale et l'intérieur de la basilique
|
Galerie
de la Basilique Sainte Sophie
|
Colonne
de la Galerie (détail)
|
Mosaïque La Vierge et l'Enfant entourés de l'empereur Jean Komnenos II, de l'impératrice Irène et leur fils Alexis. XIIe siècle |
Mosaïque du Christ Pantocrator entouré de l'impératrice Zoé et de Constantin IX. L'impératrice faisait changer le visage de ses époux lorsqu'elle en changeait. XIe siècle |
Mosaïque de la Vierge Marie |
Mosaïque du Christ Pantokrator |